en tout cas, pas dans le train.
car ,chers amis pour me rendre à mon stage en psychiatrie et surtout en revenir, j'utilise ce fabuleux moyen de transport, ou de supplice, tout dépend. oui, la SNCF a du garder la nostalgie du temps où ses wagonnets déportaient des Juifs. Ce matin, elle a réssi le tour de force d'entasser tout un quai de gare dans deux minuscules petits compartiments de merde , disons-le , à 7h45 du matin, ce qui en soit est une heure tout à fait honorable pour aller bosser en espérant ne pas avoir à se coltiner l'odeur putride d'un cadre moyen puant l'alcool qui se torche pour oublier sa vie de misère. Eh bin non. ça , la SNCF s'en branle allègrement, et te laisse faire 40 bornes de bon matin ,collée contre un homme qui pue et te prend pour un coussin, alors que c'est le seul contact que tu as depuis des mois avec une personne de sexe opposé, et que franchement, comme rapport , tu avais révé plus romantique et moins suffocant.
ta libération arrive gare de Cannes, quand tu réussis à décoller le mec qui s'est endormi à moitié sur ton épaule.... tu arrives au taf, et oh! surprise !quelle est cette delicieuse odeur de Jack Daniels? je vous jure c'est pas la mienne les gars!!!! tout le monde te regarde avec une mine désolée. "si jeune et déjà ravagée par l'alcool...."
la journée se passe. Les soupçons d'alcoolisme diurne s'estompent en même temps que tes forces.
tu tournes dans la ville à la recherche d'un magasin qui vend les places du concert de jeudi.....putain de cannois infoutus de t'indiquer un boulevard grand comme une autoroute....le temps que tu trouves, tu as loupé deux trains.
Ouf, tu en chopes un et t'installes éreintée par cette folle épopée quotidienne qui fait ta vie. Et tu sombres rapidement dans une douce torpeur, vautrée sur deux sièges au cas où ton amant de l'aller parfumé au whisky aurait la bonne idée de faire avec toi le chemin du retour. Une demie-heure plus tard, tu sens quelqu'un qui te tape sur l'épaule. "non , Brad, on l'a déjà fait trois fois cette nuit....oui je suis une bête de sexe..." penses-tu. Ce n'est pas monsieur Jolie, mais plutôt une vieille catole,

gentille au demeurant qui te dit: " pardon Mademoiselle, vous bavez sur le fauteuil... moi aussi ça m'arrive quand je m'endors sans mon dentier."
deux heures plus tard, j'hésite encore à sauter du sixième étage.