2/27/2008

paradoxale contradiction


aujourd'hui, j'ai fait ma BA. je suis allée donner mon sang. Honte sur moi, je suis une jeune fille (jusqu'au 18 avril prochain où je passerai dans le camp des "jeunes femmes" ) en pas trop mauvaise forme qui habite à 300 mètres d'un centre de prélèvement depuis plus de 3 ans, et qui n'y avait jamais foutu un orteil.
Oui, c'est pas très bien . encore, je vivrais au fin fond de la Corrèze, je dis pas...J'aurais plein d'excuses: la ruralité ne permettant guère les infos sur le don, l'éloignement des bus de prélèvement, l'eau à aller chercher au puits, les vaches à traire... Ma vie serait un combat de chaque instant contre la dure loi de Mère Nature, et je n'aurais donc pas le temps de me soucier du manque de sang dans mon département.
En vérité, je vous le dis: J'ai donné mon sang à Grenoble et puis plus. Comme si les azuréens ne le méritaient pas...
Non, c'est juste que malgré mon nombre honorable de tatouages et surtout de piercings, je me chie des aiguilles. voilà. Une analyse de sang pour moi, c'est un calvaire. j'ai passé des années à être la bête noire de ma gynéco, je ne voulais jamais allée faire mes dosages hormonaux. J'en ai même changé parce qu'elle ne voulait plus me soigner...
Et puis, les petits tracas de santé ont fait que les prises de sang depuis deux ans, c'est maxi tous les six mois. Ô joie! mais à chaque fois, j'attends la date butoir.
Je vais toujours dans le même laboratoire, et chaque fois je demande "Céline parce qu'elle fait pas mal." La dernière fois , un gamin s'est moqué de moi...
Céline, elle hésite: flattée, mais rigolarde aussi. La gueuse...
Il y a cinq ans, à mon arrivée à Nice, j'ai pris un labo au pif: C'est Rambo avec une mise-en plis qui m'a piqué. Mais avant ça, elle m'a laissé patienter pendant qu'elle prélevait le sang d'un môme: enfin vus les cris de cochon égorgé, cela s'apparentait plus à de la torture.
mon sang s'est figé dans mes veines, comme s'il avait compris que c'était lui que l'infâme barbare venait cueillir. La tension montait, je me suis mise à trembler, et à sangloter comme un nourrisson. C'est à ce moment que mon bourreau est arrivé: un sourire aux lèvres, en disant: "bin, vous êtes une grande fille, pas un bébé. en plus avec tous vos trucs au visage..." Bin non, quand on me menace avec une seringue je suis un bébé. Et mes piercings t'emmerdent, morue.
alors , sous couvert de me calmer, mais je la soupçonne d'une intention moins charitable, cette truie permanentée m'a fait chercher sur un tableau peint sans doute avec les pieds une barque, inexistante. Elle m'avait vraiment pris pour un lapin de six semaines.
je l'entends encore: "mais cherchez, cherchez !! "avec un air agacé; ma politesse avec les nazis ayant tout de même des limites, je ne puis m'empêcher de lui demander d'arrêter de me prendre pour une conne.
Bien sûr, elle choisit ce moment pour littéralement me transpercer le bras.
Charogne.
Autant vous dire que plus jamais, elle ne me revit.
enfin , à cette heure, j'ai mal au bras. Mais je suis plutôt satisfaite. j'envisage même la possibilité de donner plasma et plaquettes. OUI, j'avoue, les brownies après le don, quand on est une fille en restriction cognitive alimentaire permanente, ça a son petit effet...
Le seul truc qui me retient un peu, mise à part le fait de rester entre une à trois heures avec une aiguille plantée dans le bras, c'est les questionnaires de pré-don.
Alors, au début, on rigole. on apprend les noms des médicaments dangereux, des hormones de croissance... On nous demande si on se sait porteur d'une hépatite ou du SIDA. Franchement, je doute que les mecs qui en soient atteints aillent perdre du temps à essayer de fourguer leur sang..
Mais bien sûr, on garde les meilleures questions pour la fin.
Pourquoi quand le médecin vous demande si vous avez eu différents partenaires sexuels ces six derniers mois, vous sentez se poser sur vous son regard lourd de sens, comme si vous étiez une Amish avouant un avortement??? ce qui vous pousse à hésiter entre le mensonge, la réalité et une bonne blague. A savoir que la blague: "oh, si peu, je me suis taper le XV de France après sa défaite en coupe du monde" ne fait apparemment pas partie des galéjades favorites du corps médical.
Tant pis, voir sa tête au doc, moi ça m'a bien fait rire...
Je retournerai bien me faire tatouer pour fêter ma victoire!

3 commentaires:

Foxy a dit…

Eh bien je te félicite, je suis moi aussi une grosse tafiole de la prise de sang... Je m'évanouie en général... et je ne dors pas pendant une semaine précédent le jour du prélèvement. Faut dire que les laborantines s'entêtent à trifouiller dans mon bras pour chercher la veine et s'y reprennent en général à 3 fois avant d'y arriver, ça n'aide pas...

Et ce malgré mes deux piercings, enfin micro-piercings, dont un tout près de l'oeil... Mais c'est pas pareil, le perceur est tellement canon... et puis doux aussi... (soupir...). J'ai dit qu'il était beau?

Donc je crois que vous attendrez ma mort avant d'avoir un quelconque don, issu de mon corps.
Oui je sais c'est mal.
J'admire ta bravoure Jess.

PS: je hais ma gynéco moi aussi. Morue!

Foxy a dit…

bon j'arrête de regarder la photo, je sens que je vais tourner de l'oeil...

- a dit…

C'est une de mes phobie, et j'en collapse mes veines... ce qui veux dire que la quantité de sang prélevée est tellement minime que l'on peut rien faire avec. En général ils sont 4 à me tenir et une à me défoncer le bras pour y trouver du sang.

Je crois qu'on va pouvoir monter une assoc ^^