8/16/2009

ma marotte du moment








J'ai un gros défaut: j'ai tendance à m'emballer ,très vite, dès que quelque chose me plait. En oubliant bien souvent toutes les contraintes s'adjoignant à un nouveau hobby : le manque de temps, de pratique,les risques encourus, l'absence de budget pour s'y adonner à loisir...
ainsi, j'ai ces dernières années, failli m'inscrire pour passer mon brevet de maitre nageur, mon permis moto, failli monter une troupe de comédies musicales dans la lignée du Rocky horror, failli partir en Asie pour bruler les planches, failli jouer dans un film qui n'a jamais vu le jour( et qui surtout puait l'embrouille), failli me mettre seule au parapente, et enfin passer ma PAC pour devenir à terme monitrice de chute libre, parce que dixit un mec qui saute avec une voile ayant les dimensions d'un torchon, "j'ai ça dans le sang".
Dieu merci, j'ai un autre gros défaut qui souvent me préserve du premier: je me décourage facilement si je n'ai pas la certitude de réussir ce que j'entreprends.
de plus, je n'ai jamais d'argent à investir là dedans, et c'est tant mieux car je serais déjà morte une bonne demi-douzaine de fois. si si, c'est possible.
et Gabriel est aussi un peu mon garde-fou. c'est d'ailleurs amusant, quand on est sincèrement amoureux de quelqu'un comme on a moins envie de risquer sa peau.....
Il y a à peu prés un an maintenant, m'est venu comme à chaque fois que j'ai une idée qui s'arrète plus de quinze minutes sur l'écran de mon cerveau, l'irrépressible envie d'acheter ....une machine à coudre!! Oui, c'est incroyablement moins fun que tout ce dont j'ai parlé précédemment, mais tellement concret (et peu onéreux).
Mon namoureux, me connaissant plutôt bien, a de suite voulu me décourager, arguant lâchement que ce n'était qu'une lubie. que nenni. je suis donc allée m'acheter en lousdé une machine Bluesky à 79 euro (oui, si ce n'était qu'une lubie, autant limiter les frais). et hop! à moi la joie des ourlets, des rideaux! pas une étoffe entre mes mains ne pouvait restée sans retouche. j'ai tout repris: les robes, les hauts, les ourlets, les trous dans les nippes..... tout.
et puis ça s'est calmé, j'ai grossi, j'ai défait mes pinces, ça m'a rendue triste alors j'ai continué à manger des choco dans mon divan.
Ca revient par période. Je n'y touche pas pendant des semaines, et puis hop, en deux jours je me fait une robe.
D'ailleurs, mon manque d'expérience scandalise ma grand-mère. bin oui, je sais po faire alors, c'est un peu du pifometre à chaque fois que je me lance pompeusement dans une de mes créations. Avec ou sans patron, c'est toujours en freestyle.
parce que une, je me voie toujours plus grosse que je ne le suis, et même en prenant mes mesures, je coupe toujours plus large de peur de rester coincée . Je vois déjà les gros titres dans le Daubé :"une couturière de dimanche meurt étouffée dans sa robe après des heures d'agonie. les enquêteurs privilégient le suicide." "Comme la monstre de Frankenstein, la pièce de tissu se retourna contre son créateur". ridicule. sans parler du coup porté à l'ego.
alors, oui, j'aime mieux perdre du temps à retailler 3 fois mon tissu, en me disant " ouhlàlà, j'avais du forcé sur les gencives de porc quand j'ai patronné." ou l'illusion de rester mince malgré la vie commune avec un morfale de rugbyman dont le leitmotiv est "le gras c'est la vie"
Mais je commence à masteriser mon art. Il faut me voir me pavaner quand les gens m'alpaguent, dans la rue, se jetant à mes pieds pour m'arracher l'adresse de mon tailleur . " c'est moi qui l'ai fait," réponds-je telle Valérie Lemercier apportant son gateau alsa à ses invités. La fourbe. sauf que moi, c'est vrai.
bon c'est plus Roland qui m'a dit une fois que ma robe était chouette plutôt qu'une foule ardante et impatiente, mais bon...
et j'aime l'idée de produire quelque chose. de ne le devoir qu'à mes blanches mains. ça me fait perséverer pour une fois et la couture à des vertus calmantes sur moi. En bonne monomaniaque, quand vient un grand coup de stress, je fais des petits sacs à pot pourris. par dizaine. en serrant les dents. et puis ça va mieux.
que mes amis ne se réjouissent pas trop de recevoir plein de petits sacs lavandins, ce n'est pas par gentillesse, c'est que ma santé mentale est en péril à ce moment précis.....

1 commentaire:

Juliette d'Eaux a dit…

Franchement Jess, des sacs à pot-pourri?
Ne t'inquiète pas, ce ne pouvait en AUCUN CAS passer pour de la gentillesse!

Vrai aussi avec le porte-amande peint à la main...