4/01/2008

Attention, séquence émotion


Jeudi soir dernier, je suis allée au très bon concert des Vendeurs d'enclumes avec mon amoureux. C'est son groupe préféré, alors mon poilu était vachement content. Moi aussi car ceux qui me connaissent savent qu'aller à un concert ( de mon plein gré, pas comme celui de Ben Harper) est pour moi synonyme de joie et d'excitation intenses.

A priori, le talent de cet excellent groupe n'est pas encore parvenu jusqu'aux pages des fanzines hype, car on ne se bousculait pas vraiment aux portes de la salle .

Enfin, là n'est pas le sujet.

Un jeune homme plein d'humour ouvrait pour eux, Laurent Montagne de son doux nom. Une guitare, une voix, le graçon a des aigus, une pédale qui modifie et sample la voix, ahah , merci Anaîs, grâce à toi qu'est ce qu'on rigole. Les textes sont intelligents, la musique un poil répétitive. Je commençais à avoir hâte qu'il rentre chez lui quand il a entonné (sans les aigus) une chanson magnifique, de Mouloudji, apprenais-je ce jour. Je sui mignonne, voici le texte :


 

Le myosotis, et puis la rose,
Ce sont des fleurs qui dis'nt quèqu' chose !
Mais pour aimer les coqu'licots
Et n'aimer qu'ça... faut être idiot !
T'as p't'êtr' raison ! seul'ment voilà :
Quand j't'aurai dit, tu comprendras !
La premièr' fois que je l'ai vue,
Elle dormait, à moitié nue
Dans la lumière de l'été
Au beau milieu d'un champ de blé.
Et sous le corsag' blanc,
Là où battait son cœur,
Le soleil, gentiment,
Faisait vivre une fleur :
Comme un p'tit coqu'licot, mon âme !
Comme un p'tit coqu'licot.

C'est très curieux comm' tes yeux brillent
En te rapp'lant la jolie fille !
Ils brill'nt si fort qu'c'est un peu trop
Pour expliquer... les coqu'licots !
T'as p't'êtr' raison ! seul'ment voilà
Quand je l'ai prise dans mes bras,
Elle m'a donné son beau sourire,
Et puis après, sans rien nous dire,
Dans la lumière de l'été
On s'est aimé ! ... on s'est aimé !
Et j'ai tant appuyé
Mes lèvres sur son cœur,
Qu'à la plac' du baiser
Y avait comm' une fleur :
Comme un p'tit coqu'licot, mon âme !
Comme un p'tit coqu'licot.

Ça n'est rien d'autr' qu'un'aventure
Ta p'tit' histoire, et je te jure
Qu'ell' ne mérit' pas un sanglot
Ni cett' passion... des coqu'licots !
Attends la fin ! tu comprendras :
Un autr' l'aimait qu'ell' n'aimait pas !
Et le lend'main, quand j'lai revue,
Elle dormait, à moitié nue,
Dans la lumière de l'été
Au beau milieu du champ de blé.
Mais, sur le corsag' blanc,
Juste à la plac' du cœur,
Y avait trois goutt's de sang
Qui faisaient comm' un' fleur :
Comm' un p'tit coqu'licot, mon âme !
Un tout p'tit coqu'licot.


 

Quand l'homme de la montagne eut fini, j'en avais les yeux tout embués.

Même mon poilu, bien coriace, m'a avoué toute son émotion.

Enfin, en vérité je vous le dis : il a juste chuchoté : « ouais, ça va, elle est jolie. » et puis il s'est un peu moqué de moi .

Le pire, c'est que j'aime VRAIMENT les coquelicots, depuis fort longtemps. Je viens juste de trouver une raison de plus.

Sinon, achetez les albums des vendeurs d'enclumes. Allez les voir en concert. Ça vous bottera le cul. Je ne peux pas vous raconter. C'est un truc qui se vit.

Et aimez les coquelicots.

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